Tropaire de sainte Geneviève, ton 1.
Tes larmes abondantes ont arrosé et fécondé le désert des cœurs stériles, tes prières et tes soupirs ont produit du fruit au centuple. Prie pour ta cité, ô sainte Geneviève, et pour ceux qui vénèrent avec amour ta sainte mémoire
Kondakion de sainte Geneviève, ton 2.
Pour l'amour du Seigneur, ô sainte Geneviève, tu as pris en haine le désir de repos, ayant éclairé ton esprit par le jeûne, car tu as vaincu les bêtes avec force. Mais par tes prières tu as écrasé l'agitation des ennemis.
Vie de notre Mère, Sainte Geneviève de Paris
Sainte Geneviève naquit en 422 au village de Nanterre, près de Paris. Elle avait à peine sept ans quand saint Germain d’Auxerre , en route vers l’Angleterre avec saint Loup de Troyes , discernant la faveur de Dieu sur l’enfant, annonça à ses parents qu’elle avait été choisie pour servir au salut d’un grand nombre. Il la bénit et lui remit une pièce de monnaie marquée d’une croix comme signe
de sa consécration à Dieu.
Dès lors, l’enfant s’adonna de plus en plus aux exercices de la piété. Un jour, sa mère, agacée de la voir fréquenter trop souvent l’église, porta la main sur elle, mais elle fut aussitôt frappée par Dieu de cécité. Elle ne recouvra la vue que deux ans plus tard, en se frottant les yeux avec de l’eau que sa fille avait mêlée de ses larmes et marquée du signe de la Croix.
Ne trouvant plus d’obstacle de la part des siens, Geneviève fut alors définitivement consacrée au Seigneur par l’évêque de Bourges, Vilicus ; mais elle continua sa vie ascétique dans la maison familiale, car les couvents n’existaient pas encore en Gaule. À la mort de ses parents, elle alla s’installer à Paris, chez sa marraine. Après avoir enduré avec patience une cruelle maladie, elle entreprit de très grandes austérités : priant sans cesse et ne sortant que pour servir les pauvres, elle ne se nourrissait que deux fois par semaine d’un peu de pain et de fèves.
Elle acquit ainsi la maîtrise sur les impulsions de la chair et une grande paix de l’âme, si bien qu’elle supporta avec patience les calomnies et les rumeurs répandues par des jaloux, jusqu’à ce que saint Germain d’Auxerre intervienne pour leur imposer le respect de la servante de Dieu.
Les Parisiens commencèrent alors à reconnaître sa sainteté et des jeunes filles se groupèrent autour d’elle pour imiter son genre de vie. La réputation de sainte Geneviève se répandit même jusqu’en Orient, et l’on raconte que des marchands syriens ayant rapporté à saint Syméon le Stylite les vertus de l’humble vierge de Paris, ce dernier chanta ses louanges et voulut se recommander à ses prières.
Sainte Geneviève nourrissait une profonde dévotion pour les saints qui avaient jeté les fondations de l’Église en Gaule. Elle fit construire la première basilique au-dessus de la sépulture de saint Denis de Paris [9 oct.] et inspira aux parisiens la pieuse habitude d’y venir en pèlerinage, même par les plus mauvais temps. Un jour, elle se rendit à la basilique en pleine tempête, avec un cierge à la main, sans que la flamme ne s’éteigne. De même, elle contribua grandement au développement du culte de saint Martin à Tours, qui devait devenir un des lieux de pèlerinages les plus fameux d’Occident. Au cours de ses voyages, elle guérissait les malades et chassait les démons, servant pour tous d’instrument à la providence de Dieu.
Au début de 451, comme Attila et sa horde sauvage de Huns approchaient dangereusement de Paris, en pillant et ravageant tout sur leur passage, les habitants de la cité, pris de panique, voulaient s’enfuir. Seule Geneviève garda son sang-froid. Elle réunit les femmes dans les églises pour implorer l’assistance de Dieu par le jeûne, les larmes et la prière, et s’efforça de redonner courage aux hommes. Mais certains s’opposèrent à elle et se préparaient même à la jeter à la Seine, lorsqu’un messager arriva de la part de saint Germain d’Auxerre, confirmant une fois de plus que Dieu avait élu Geneviève comme protectrice de la ville. De fait, conformément aux prédictions de la sainte, Attila se détourna bientôt de Paris, et, après avoir subi une cuisante défaite contre les Francs unis aux Gallo-romains, il s’éloigna.
Le roi des Francs, Childéric, exerça alors pendant une vingtaine d’années son hégémonie sur la région. Bien qu’encore païen, il montrait du respect pour l’Église et, sur les instances de la sainte, il consentit à adoucir les peines des prisonniers. Les Francs furent cependant repoussés par les Romains et cherchèrent à regagner l’avantage en retenant le ravitaillement de Paris. La disette menaçait et le peuple perdait à nouveau confiance en Dieu. Geneviève réunit alors une flottille avec de hardis bateliers et, au prix de grands dangers de navigation, elle alla faire provision de grains à Arcis-sur-Aube, puis revint en faire la distribution aux Parisiens, en privilégiant les plus pauvres.
En 481, Clovis devint roi des Francs et, sous l’influence de son épouse, sainte Clotilde [3 juin], il montrait un grand respect envers sainte Geneviève. Il écoutait ses conseils et n’hésitait pas à modifier sa
politique à l’égard des malheureux. Tandis qu’il achevait de conquérir la Gaule, sainte Clotilde resta auprès de Geneviève à Paris, et saint Remi venait parfois leur rendre visite pour s’entretenir avec elles des choses de Dieu. Trois saints veillaient alors sur la France naissante.
Sainte Geneviève parvint ainsi à l’âge de quatre-vingts ans. Elle remit son âme au Seigneur, dans la paix, entourée de l’amour et de la dévotion de tout le peuple. Elle ne cessa pas toutefois d’exercer au cours des siècles sa protection sur la ville de Paris et ses habitants.
Ses précieuses reliques, déposées dans l’église Sainte-Geneviève, sur la colline appelée depuis du même nom, accomplirent d’innombrables guérisons. Lors des grands périls : guerres, sièges, épidémies, famines, inondations ou incendies, le peuple venait en foule auprès de sa sainte.
On faisait alors des processions solennelles, la châsse des reliques en tête, et Dieu ne manquait pas de montrer sa bienveillance par des miracles, en réponse aux prières de sainte Geneviève et à la foi du peuple de Paris.
Ces reliques furent brûlées pour leur plus grande partie et jetées à la Seine par les révolutionnaires, en 1793 î mais la sainte ne cesse pas d’être bien vivante aujourd’hui pour ceux qui savent l’invoquer avec foi.
Par les prières de notre Mère, sainte Geneviève de Paris, Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de nous. Amen.
Vie des saints de l'Eglise orthodoxe